La dépression est un état pathologique et non une position structurante. Elle apparaît comme la vérité inversée du désir dans la mesure où elle résulte d'un deuil pathologique. Ici, nous pouvons nous appuyer sur la définition simple et tellement pertinente que Bowlby donne de la dépression : « Tant qu'il existe des échanges actifs entre nous-mêmes et le monde extérieur, que ce soit par la pensée ou par l'action, notre vécu subjectif n'est pas celui de la dépression : l'espoir, la peur, la colère, la satisfaction, la frustration ou n'importe quelle combinaison de ceux-ci, peuvent être ressenties.

C'est quand l'échange cesse que la dépression survient (et se poursuit), jusqu'au moment où de nouveaux modèles d'interactions s'organisent par référence un nouvel objet ou but... » (Attachement et perte, 3, la perte, p. 318) 

L'espoir, la peur, la colère, la satisfaction, la frustration... sont bien les affects qui accompagnent les aléas du désir. Les « échanges actifs entre nous-mêmes et le monde extérieur, que ce soit par la pensée ou par l'action » sont aussi les résultats du mouvement même du désir. 

Et c'est vrai que communément, la dépression se manifeste par une absence de désir (sauf, peut-être, un désir de rien, voire un désir de mort... Cette absence de désir ne doit pas en rester à une simple constatation phénoménologique même si elle est presque pathognomonique. Il y a un lien structural entre désir et dépression que Lacan a pointé, à sa manière souvent provocatrice et énigmatique : la dépression, c'est le résultat d'une lâcheté morale (Télévision). C'est-à-dire, la conséquence d'avoir cédé sur son désir.

Céder sur son désir….mais jusqu’ou ?

Faut-il se laisser entrainer sur cette pente ?

Sans réagir ?

Etre, c’est redevenir l’acteur de sa vie.

Nous avons tous des moments de doute, des deuils, des séparations qui viennent faire effractions dans nos vies et qui peuvent nous faire perdre pieds.L’ennui fait également partie du tableau clinique de la dépression. Apres quelques détours étymologiques, inodare « être odieux », oui devenir odieux pour soi et les autres. Donc déprimer c’est bien s’ennuyer en tant qu’il s’agit de se constituer comme son propre objet de haine.

Grace à la parole, contrairement à ce que l’on redoute, les problèmes en prenant corps cessent d’être invulnérables. Parler c’est objectiver et par conséquent réduire à l’état d’objet ce qui était une partie du sujet. C’est à se mettre en situation de porter sur soi un jugement semblable à celui que l’on pourrait porter sur un étranger placé dans les mêmes conditions que lui, qui permet de trouver singulièrement pour chacun des petits chemins qui redonnent envie de marcher et d’aller à nouveau de l’avant.

La dépression n’est pas une maladie honteuse, elle vient des tristesses profondes qui remontent à la conscience. Si nous pouvons en parler cela peut conduire à une nouvelle liberté.

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